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Photo du rédacteurChloé Giradot-Moitié

Protégeons l'enfance et les jeunesses !


Session budgétaire du 25 mars 2024

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,  


L’enfance et les jeunesses seront mis en lumière pendant cette session, quelle belle perspective ! Et me réjouis que nous puissions dès ce matin accueillir des jeunes habitants et habitantes de notre département. 


Les enfants, la jeunesse.  


J’aurais souhaité démarrer sur une note beaucoup plus joyeuse et j’en suis désolée mais je ne peux pas commencer cette intervention sans évoquer le sort des enfants qui meurent et souffrent dans les conflits.

Chaque jour, à la télévision, sur les réseaux sociaux devant des images insoutenables, nous assistons impuissants à leurs souffrances. 

  • A Gaza où le peuple palestinien subit des attaques qui s’apparentent davantage au massacre de masse qu’à la riposte stratégique. 13 600 enfants sont morts à Gaza selon l’UNICEF. En 4 mois plus d’enfants ont été tués dans la bande de Gaza qu’en quatre ans de conflits dans le monde entier. 

  • En Ukraine, dès les premiers mois du conflit en 2022 l’État Russe a organisé le rapt de plus de 15 000 enfants. 

  • En République Démocratique du Congo, la guerre au Nord-Kivu plonge 15 millions d’enfants dans la précarité la plus extrême.

 

Presque trente-cinq ans après l’adoption de la convention internationale des droits de l’enfant, quel constat terrible !

 




Évidemment, en France, la situation des enfants et des jeunes est tout autre et les actions que mènent le département et ses partenaires pour protéger leurs droits et préserver leur avenir sont considérables.


A cet égard, la crise COVID a été un tournant dans notre prise de conscience des enjeux.  

Cette crise a marqué une génération entière et a révélé de lourdes défaillances de notre société dans ses responsabilités vis-à-vis des plus jeunes.

Nous en parlons souvent dans ces murs, c’est par exemple : 

  • Disparition des services de pédopsychiatrie en même temps qu’une explosion des besoins en santé mentale  

  • Difficile accès au logement et à l’alimentation pour les étudiants, les jeunes sans ressources, les enfants de familles pauvres 

  • Difficultés d’insertion par le travail alors que la structure des emplois a évolué et que le poids de la formation initiale est plus déterminant que jamais 


Parmi ces défaillances de la société vis à vis des jeunes, l’inaction climatique est évidemment dramatique. 

Les enfants d’aujourd’hui naissent et grandissent sur une planète où la crise environnementale met en péril leurs conditions concrètes de survie dans les prochaines décennies.

Comment se projeter dans l’avenir sur une planète où plus un seul écosystème n’est exempt de pollution, où les dérèglements s’accélèrent et où l’accès à l’eau peut être compromis ? 

Je pense aussi à la difficulté de notre société à entendre de nouvelles demandes de justice sociale et de tolérance, une société qui semble même se rigidifier face aux évolutions culturelles.


Nous avons conscience de ces défis et à partir des compétences dont le département est doté nous cherchons à les relever du mieux qu’il soit. C’est le sens du schéma des jeunesses que nous allons valider, c’est le sens des investissements considérables dans les collèges et dans la restauration scolaire. 


C’est bien sûr aussi le sens du revenu jeune que nous maintenons, forts du bilan qu’en tirent celles et ceux qui en ont bénéficié. C’est enfin le sens de notre résolution à atténuer les dérèglements climatiques dans toutes les missions de l’institution. J’irai même jusqu’à dire que c’est en grande partie pour les jeunes générations que nous allons doter la Loire-Atlantique d’un réseau dense et fiable de voies dédiées au vélo. Un réseau qui, nous en sommes certains, aura, dans les prochaines décennies, plus de succès qu’on peut aujourd’hui imaginer. 


Quelque part c’est tout l’inverse de la politique du gouvernement qui alourdit l’héritage en laissant quelques autoroutes supplémentaires, qui veut se protéger de la jeunesse en l’embrigadant, qui s’attaque au collège unique avec ses fameux groupes pour les enfants forts et les enfants faibles. 

 

Par ailleurs, nous sommes collectivement de plus en plus sensibles à la question des violences subies par les enfants. Petit à petit, grâce aux témoignages des victimes nous prenons conscience de la toute-puissance qu’exercent certains adultes sur le corps des plus faibles, sur le corps des enfants. C’est un progrès indéniable qui n’en est qu’à ses débuts et qu’il faut savoir écouter. C’est un progrès amer qui nous oblige à confronter l’horreur et à augmenter et améliorer la prise en charge des enfants qui doivent être protégés.  

Au sujet de l’aide sociale à l’enfance, notre majorité a pris la mesure des enjeux dès le début de cette mandature avec une priorité absolue donnée à cette politique, qui se constate encore aujourd’hui, le budget dédié étant un des seul à progresser globalement, malgré les contraintes.  


Malgré nos rallonges budgétaires, malgré l’engagement de toute l’institution pour ouvrir de nouvelles places d’accueil et malgré l’engagement personnel des professionnel·les et des élu·es, nous ne venons pas à bout du problème. 

 

Le contexte de cette session budgétaire est lourd. Cela fait près de six mois que nous nous décarcassons pour préparer un budget adapté à la chute brutale de nos ressources. Nous faisons face à des dilemmes, des choix impossibles.  


Et pourtant, il faut le dire, malgré notre colère et notre indignation quant à la situation des départements, nous avons, collectivement pris nos responsabilités et assumé de prioriser certaines politiques et en particulier de protéger celles de l’enfance et la jeunesse. 


 



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