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  • Photo du rédacteurUgo Bessière

Expérimentation du dispositif France Travail

Ugo Bessière rappelle le sens que le Département doit adopter dans la mise en place de ce nouveau dispositif qui sera expérimenté pour 1 500 allocataires du bassin de Saint-Nazaire, en ne dépassant pas certaines lignes rouges face à un Etat qui demande beaucoup aux collectivités sans donner les moyens conséquents



750 000 € : c’est ce que nous allons recevoir du Gouvernement pour mener à bien cette expérimentation.

Alléluia! Mais, qui va aller leur dire là-haut, que ça ne va pas bien ? C'est bien la première fois que le Gouvernement participe à une mesure qui nous ai destinée sans faire reposer son financement sur nous, collectivités !

Alors, je vous rassure tout de suite : pour les plus courageux qui ont pu se rendre jusqu’au point 3.6 de la convention, on y apprend que : “Le département s’engage à mobiliser ses moyens propres pour atteindre la cible fixée”... Ouf ! Soulagement général, les standards sont respectés...

Cette boutade prête à sourire, mais dans les faits c’est beaucoup moins drôle : l’argent de l’Etat est une denrée qui se fait rare. Depuis 2013, aucune des 5 augmentations du RSA par l’Etat n’a été accompagnée de compensations. Certains d’entre nous sont même allés au tribunal pour ça.

L'Etat délègue des pans de la République sans garantir son bon fonctionnement. Mais l’espoir est permis. L'été dernier, stupeur à l’Assemblée Nationale : le groupe Horizons de monsieur Philippe a désavoué son propre Gouvernement en votant pour l’amendement qui imposait à l’Etat de prendre en charge la revalorisation de 4% du RSA, enfin !

Certes nos finances restent saines, certes il y a eu une baisse des bénéficiaires en 2021 après la grosse poussée covid de 2020. Mais demain ? Nous devrons absorber l’augmentation du point d’indice, une partie du SEGUR, les besoins croissants de l’ASE, la démographie des seniors... avec des trajectoires TVA et DMTO qui posent question.


Alors OUI... je le répète, ces 750 000 € sont les bienvenus, 2 000 €/an/allocataire, on les prend !

  • On les prend pour les 1 500 allocataires de St-Nazaire Gare dont les délais de prise en charge vont diminuer considérablement;

  • On les prend pour nos travailleurs sociaux et référents emplois, qui – les présidents de CLI le savent - ne ménagent pas leur peine. Ces 7 nouveaux postes permettront de réduire le portefeuille à 50 bénéficiaires pour renforcer la qualité de l’accompagnement.

Je dis bien renforcer notre accompagnement au plus proche des besoins des bénéficiaires, je crois que c’est assez clair : si c’est pour forcer au travail, avec les autres départements de gauche, nous sortons ! Et je crois qu’imposer cette idée c’est méconnaitre la réalité de nos CLI : la plupart des situations sont temporaires avec une sortie rapide, mais pour celles et ceux dont la situation perdure, c’est qu’il y a tant à faire avant l’emploi ou parfois même pendant l’emploi !

  • C’est Michel, exploitant agricole à Chaumes-en -Retz, qui ne compte pas ses heures, étranglé par un modèle économique absurde il a besoin du RSA pour survivre ;

  • c’est Martine, 28 ans, nantaise et mère célibataire de 3 enfants, elle n’a ni les moyens ni l’offre pour les faire garder ;

  • c’est Thomas, 42 ans, qui habite à Assérac et qui ne possède pas de permis et de voiture pour aller au travail, dans un lieu où l’offre de transports publics manque cruellement ;

  • C'est Arianna, qui a subie des violences, elle a fui son pays d’origine, son diplôme de cadre n’est pas reconnu, vivant chez un tiers elle est à la recherche d’un logement social et se consacre à l’apprentissage de la langue française ;

  • c’est Fabrice, enfin, 61 ans, proche d’une retraite qu’on lui a encore repoussée, et qui pendant ce temps ne trouve plus d’entreprise qui daigne l’embaucher.

21% des allocataires sont en mauvais état de santé, 38% sont limités physiquement, mais bien sûr il faudrait les faire travailler en cuisine ou dans les champs ! Quelle belle vision de l’épanouissement au travail !

La perte de sens au travail et la montée des inégalités cassent les gens, ce n’est pas tout blanc ou tout noir : entre la reconnaissance MDPH et la capacité à l’emploi il existe malheureusement, une zone grise, qui grossit, des personnes qui souffrent psychiquement et physiquement, et je n’ai aucune gêne à le dire : heureusement que la solidarité est là pour leur garantir une subsistance !













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