top of page
  • Photo du rédacteurUgo Bessière

Ugo Bessière: "Les petits paysans sont les véritables victimes de l'agro-industrie"

Ugo Bessière tient à rappeler les faits et à réaffirmer que nous ne laisserons pas l’opposition nous faire de fausse allégations et déplacer le débat au sujet de la marche contre l’extension des carrières de sables de Saint-Colomban

D’abord, reconnaitre que les actions de dégradations matérielles ont pu heurter et indigner, nous les regrettons et aucun des élus n’y a participé, si nous restons présents dans les manifestations, notre conception de l’élu local est de faire évoluer les consciences dans le cadre du dialogue institutionnel

Je tiens à dire que je suis rassuré par la teneur des échanges ici, nous voterons ce vœu car il réaffirme notre désaccord avec la violence

Mais attention à bien raconter toute l’histoire, et pas seulement les dernières lignes :

Les victimes ce sont aussi les petits paysans, on ne l’a pas dit mais ils étaient nombreux dans la mobilisation, ces agriculteurs dont le salaire annuel moyen est 1 700 fois moins élevé que le CA d'un agro-industriel !

Les mêmes paysans qui font l’effort de faire sans sable, sans chimie, et avec moins d’eau... avec moins d’aides aussi

Avec eux, l’expérimentation se vit tous les jours et depuis des dizaines années, allez les voir ils n’attendent que ça !

Nous leur devons notre bocage, et l’approvisionnement de nos cantines

Or, ce maillage est menacé, 29% des terres ont été capté, ce qui a fait doubler le prix du foncier ... et après on vient nous parler de difficultés d'installations !

Je partage le fait d’accompagner au maximum plutôt que de contraindre. Mais ça fait depuis l’âge de 16 ans que j’ai découvert les limites planétaires, et que mon territoire d’origine la Drôme est en train de mourir, que quand je me balade en Loire-Atlantique je ne vois plus les insectes dans mon regard d’enfant, je vous le dis : ça me tire les larmes.

Lorsqu’on attend un changement de pratiques depuis un demi-siècle, on peut sans doute se demander si le miel de l’Etat colle assez, mais peut-être est-ce par qu’il n’y a jamais eu vraiment de miel, tant les gagnants sont restés les mêmes ?

Je ne dis pas que c’est simple. Lorsqu’il s’agit de faire évoluer la loi, aucune position n’est simple, je me rappelle la centrale du Péllerin, les faucheurs OGM, ce n’était pas facile, et aujourd'hui c’est reconnu par notre société

Qu’on le veuille ou non, notre territoire est au centre de tiraillements qui vont s’intensifier.

A Massérac, à Machecoul, à Nort-sur-Erdre, les victimes des pollutions attendent elles aussi d’être soutenues. Des maires, des syndicats d’eau potable, des habitants, abandonnés par la République, ne savent plus quoi faire !

“Est-ce qu’on aime la terre quand on arrache du muguet ?” c’est ce que propose comme dilemme philosophique Olivier Véran, mais la manière de poser la question est volontairement orientée...


Une question plus sincère serait : “est-ce qu’on aime vraiment la terre quand on laisse mourir les paysans ?”


100 000 fermes ont disparues en 10 ans, 7% d’emploi agricole au début des années 1980, 1% aujourd'hui ! Jusqu’où va t-on aller dans cette hécatombe ?

Nous pensons que la violence morale se trouve aussi dans cet abandon du monde paysan, de nos petits éleveurs, de nos maraichers diversifiés,

Ils payent les frais d’un Etat attentiste

Dans la vie, deux grandes forces ont toujours animé notre espèce : la volonté de changer et la peur du changement,

C’est maintenant qu’il faut changer, dès maintenant qu’il faut accompagner les gens vers des métiers résilients,


Pas dans 50 ans, pas dans 10 ans, maintenant ! Autrement la chute n’en sera que plus douloureuse, industriels y compris !











bottom of page