Chloé Girardot-Moitié tenait à féliciter le collectif Stop aux Cancers de nos Enfants - Collectif SCE, qui a fait preuve de sérieux et de persévérance, permettant l’émergence de l’Institut écocitoyen de prévention et recherche en santé environnementale à Machecoul-Saint-Même. Les citoyens se saisissent des enjeux qui les touchent et nous permettent d’avancer face à une situation alarmante
Je me réjouis tout d'abord de l'aboutissement de ce projet d’Institut écocitoyen de prévention et recherche en santé environnementale porté à bras le corps par le collectif de lutte contre les cancers pédiatriques. Je voudrais saluer leur persévérance, le sérieux et leur engagement pour faire naître ce projet qui permet l'indépendance de la science. Nous sommes heureux de le soutenir car il y a besoin de prendre le sujet de la santé environnementale à bras le corps.
Cet institut va permettre d'impliquer les citoyens, ce qui est un mantra devient réalité. Grâce à lui, on écoutera la science en travaillant sur le temps long, en organisant une recherche participative. Et bien sûr porter le sujet de la santé environnementale, sur lequel il y a tant à faire.
Quelques chiffres issus de l’OMS nous permettent de rapidement cerner les raisons de travailler sur la santé environnementale:
40 000 décès et plus de 2 millions d’enfants asthmatiques en France à cause de la pollution de l’air
25 % des pathologies chroniques dans le monde comme le cancer, les maladies respiratoires et cardiovasculaires, le diabète… peuvent être attribuées à des facteurs environnementaux et comportementaux.
Qu'est ce que va pouvoir faire l’Institut ?
Évidemment essayer de comprendre les causes du surnombre de cancers autour de Sainte-Pazanne mais aussi analyser nos expositions multiples aux pollutions et polluant et s’intéresser, enfin, aux effets cocktails qui si peu ou pas mesurés
Comprendre ce que cela recouvre : pollution de l’air, omniprésence des plastiques (exposition aux perturbateurs endocriniens), pollution de l’eau
Une vraie difficulté va êtres de faire le lien avec les pathologies.
Cela répond également à une inquiétude : on découvre presque chaque jour de nouveaux risques et on observe des croissances fortes de certaines pathologies comme les cancers, maladies auto-immunes : non seulement insuffisamment pris à bras le corps mais les réponses apportées sont inquiétantes, quelques exemples seulement ces derniers jours :
On a découvert des PFAS en Loire-Atlantique, sur plusieurs sites dont Machecoul (19ng/l), Saint-Malo-de-Guersac (19,7ng/l) et Gétigné (21ng/l). J'ai écris à l’ARS pour répondre à mes questions: quelles mesures pour protéger les habitants ? quelles analyses des sites et quelles informations à la population ?
Une enquête publique est en cours sur Machecoul, qui possède des captages insuffisamment protégés. Les élus sont démunis car il n'existe pas de règlementation alors que de nouveaux polluants sont détectés. « Dans la plupart des cas, on est dans l’impasse technique » selon Atlantic’eau
Un ministre qui demande à l’ANSES agence pourtant censé être indépendante des ministères de revenir sur le S-Métolachlore alors que l’ANSES s’est résolu à lancer la procédure d’interdiction compte tenu des risques pour la santé. On apprend la semaine dernière dans le Monde que plus d'un tiers des eaux sont contaminées au chlorothalonil, substance classé cancérigène probable et dont les filières de traitement n’arrivent pas à se débarrasser
J’espère que les initiatives telles que cet institut vont contribuer à pousser ces sujets. Ce n’est pas une compétence départementale et c’est pour cela qui je me suis permise d’insister sur le rôle de l’Etat dans cette intervention. Mais dans cette situation le soutien du département a du sens et est nécessaire et nous allons aussi poursuivre avec un travail sur les perturbateurs endocriniens et la signature de la charte Villes et Territoires sans perturbateurs endocriniens.
Comentarios